Bien que la corticothérapie soit le traitement de référence de l’hépatite alcoolique sévère, de nombreux progrès thérapeutiques sont nécessaires en raison d’une mortalité à court terme qui reste élevée.
Etant donné la prévalence de la dénutrition chez les patients atteints de cirrhose décompensée, cette étude collaborative belge et française a évalué l’intérêt d’une nutrition entérale pendant 14 jours, en association à la corticothérapie “classique” (prednisolone 40 mg/j pendant 28 jours). Au total, 136 patients ont été inclus.
La tolérance de la nutrition entérale était moyenne avec nécessité d’écourter ce traitement chez 48,5% des patients. En analyse en intention de traiter, la nutrition entérale n’améliorait pas la survie à 6 mois (critère de jugement principal). Dans une analyse post-hoc, les patients chez qui était obtenu un apport calorique de plus de 21,5 kCal/kg/j avaient une meilleure survie que ceux ayant eu un apport calorique plus faible, laissant suggérer qu’un support nutritionnel pourrait permettre d’améliorer la prise en charge de ces patients, la prudence statistique étant de mise avec ce type d’analyse.
Au total, la nutrition entérale systématique n’améliore pas la survie des patients avec hépatite alcoolique sévère et ne peut donc pas être recommandée chez tous les patients.