LA PROTÉINE BMP-9 FAVORISE LA PROGRESSION DE LA FIBROSE HÉPATIQUE

La protéine BMP-9 (Bone Morphogenetic Protein-9) fait partie de la famille des cytokines du TGF-beta et est produite par le foie mais son rôle dans la physiopathologie des maladies hépatiques n’est pas connu. Dans cette étude allemande, des chercheurs ont montré que BMP-9 était exprimée et secrétée par les cellules étoilées du foie et que cette expression augmentait avec l’activation myofibroblastique de ces cellules. Les expériences in vitro ont montré que BMP-9 agissait à la fois sur les cellules étoilées du foie, en favorisant leur migration et leur prolifération, et aussi sur les hépatocytes en inhibant leur prolifération et en favorisant leur stabilité en termes de marqueurs de cellule épithéliale et d’expression enzymatique. L’inhibition de BMP-9, réalisée par 2 méthodes différentes, dans un modèle de maladie chronique du foie (souris traitées par tétrachlorure de carbone) permettait de diminuer significativement la fibrose hépatique. Ces résultats permettent donc de cerner les fonctions de la protéine BMP-9, notamment son action pro-fibrogénique et pourraient permettre d’envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques contre la fibrose hépatique.

ANTICOAGULANTS DIRECTS CHEZ LES MALADES AYANT UNE HÉPATOPATHIE

Les anticoagulants directs dont de plus en plus utilisés mais les données sur leur sureté et leur efficacité chez les malades du foie sont limitées. Cette étude du réseau Européen des maladies vasculaires du foie (VALDIG) a inclus 94 malades, dont 36 avaient une cirrhose et 58 une thrombose splanchnique sans cirrhose, traités par anticoagulants directs(rivaroxaban dans 83%, dabigatran chez 11% et apixaban chez 6%). Les malades ont été suivis en médiane 15 mois pour ceux atteints de cirrhose et 26 mois pour ceux sans cirrhose. 17% des malades ont eu des effets indésirables dont 1 récidive de thrombose porte et 5 hémorragies. Les anticoagulants directs ont été interrompus chez 3 malades. Il n’y a eu aucune dégradation de la fonction hépatique ou rénale durant le suivi.

Les anticoagulants directs semblent donc sûrs et efficaces chez les malades du foie.

HYPERTENSION PORTALE CHEZ LES ENFANTS : VARICES À HAUT RISQUE, PROPHYLAXIE PRIMAIRE ET CONSÉQUENCE DES SAIGNEMENTS

La prophylaxie des hémorragies digestives est débattue chez les enfants avec hypertension portale en raison du nombre limité d’études, du manque de données sur les signes endoscopiques prédictifs de saignement et en raison de l’idée que la mortalité est faible après un premier épisode d’hémorragie.

Cette étude rétrospective Française a inclus 1300 enfants avec hypertension portale, pris en charge entre 1989 et 2014. Des varices considérées comme à haut risque (varices œsophagiennes de grade 3 ou varices de grade 2 avec signes rouges ou varices gastriques) étaient présentes chez 96% des enfants saignant spontanément vs. 11% de ceux ne saignant pas sans prophylaxie, quelle que soit la cause de l’hypertension portale. Des complications engageant le pronostic vital survenaient chez 19% des enfants saignant de varices à haut risque et atteints de cirrhose. Une fois la prophylaxie de la rupture de varices instaurée (chirurgicale, radiologique, ou endoscopique, mais pas de bêtabloquants), la survie sans hémorragie à 10 ans était de 96 % chez les enfants avec hypertension portale non cirrhotique et 72% chez les enfants avec cirrhose.

La prophylaxie de l’hémorragie digestive chez les enfants avec varices à haut risque est donc efficace et sûre.

UN ARGUMENT FORT EN FAVEUR DU DÉPISTAGE DES MALADIES CHRONIQUES DU FOIE

Cette étude a évalué l’impact de l’accès aux spécialistes d’hépato-gastroentérologie sur la survie des patients avec une maladie chronique du foie dans une cohorte de 10 170 vétérans américains.

Les patients avec une maladie chronique du foie qui avaient consulté au moins une fois un spécialiste HGE avaient une survie significativement supérieure à celle des patients n’ayant jamais consulté. Il y avait même un “effet-dose”: ceux qui avaient consulté au moins trois fois avaient une meilleure survie que ceux qui n ‘avaient consulté qu’une seule ou deux fois.

VALIDATION DE L’ÉLASTOGRAPHIE IMPULSIONNELLE ULTRASONORE DANS L’HÉPATITE AUTOIMMUNE

Cette étude Allemande visait à évaluer la performance diagnostique de l’élastographie impulsionnelle ultrasonore (Fibroscan) chez les malades atteints d’hépatite auto-immune et de déterminer l’impact de l’activité de la maladie sur la précision diagnostique.

Une cohorte test de 34 malades et une cohorte de validation de 60 malades ont été inclus.

L’élasticité hépatique corrélait fortement avec la fibrose histologique. L’AUROC pour le diagnostic de cirrhose était de 0.95 avec un seuil à 16 kPa. Les performances du Fibroscan étaient altérées lorsque le Fibroscan était effectué dans les 3 mois suivant le début du traitement. Durant cette période, l’histologie corrélait avec le grade d’acivité mais pas avec le stade de fibrose.

L’inflammation a donc un impact majeur sur l’élasticité hépatique dans les premiers mois du traitement des hépatites auto-immunes.

PARAMÈTRES DE COAGULATION ET HÉMORRAGIES MAJEURES CHEZ LES MALADES ATTEINTS DE CIRRHOSE EN RÉANIMATION

Une étude Autrichienne a évalué l’impact des anomalies des paramètres de la coagulation sur la survenu d’hémorragie majeure chez malades atteints de cirrhose en réanimation. 211 malades ont été inclus : 35 avec et 176 sans hémorragie majeure durant leur hospitalisation. Les taux à l’admission de fibrinogène, de plaquettes, et le TCA étaient différents entre les malades développant ou pas une hémorragie. En revanche, le TP n’était pas associé aux hémorragies. Les facteurs prédisant indépendamment la survenue d’hémorragie étaient un taux de plaquette à l’admission < 30. 109/L, un fibrinogène < 0.6 g/L, et un TCA > 100 sec. Les malades développant une hémorragie avaint une survie à 1 an plus faible que les malades sans hémorragie (89% and 68%)