QUOI DE NEUF DANS L’HÉPATITE AUTO-IMMUNE ?

Cette revue de la littérature publiée dans Liver international par le groupe international d’étude de l’hépatite auto-immune fait le point de manière détaillée sur la physiopathologie, les difficultés diagnostiques et thérapeutiques de cette pathologie. Une partie de la revue est dédiée aux particularités des formes pédiatriques d’hépatite auto-immune.

HÉPATITE AUTO-IMMUNE ET AUTRES MALADIES LIÉES À L’AUTO-IMMUNITÉ : UN LIEN FRÉQUENT

Les maladies auto-immunes non hépatiques sont fréquentes en cas d’hépatite auto-immune (HAI) mais peu de séries sont disponibles sur le sujet. Cette étude rétrospective britannique s’est intéressée à l’association de ces deux situations pathologiques. Des atteintes auto-immune snon hépatiques étaient obseréves chez environ 40% des patients atteints d’HAI. L’atteinte la plus fréquente était l’atteinte thyroïdienne (environ 20% des cas) Une atteinte articulaire était observée chez 12% des patients atteints d’HAI. Les atteintes auto-immunes de la peau étaient également fréquemment observées, notamment en cas d’HAI de type 2. Environ 10% des patients avaient deux atteintes auto-immunesextrahépatiques ou plus.

Bien que fréquente, la présence d’autres atteintes auto-immunes n’était pas associée à une évolution péjorative de l’HAI.

Cette étude confirme la nécessité de rechercher les atteintes extrahépatiques de l’auto-immunité et souligne le partenariat important avec nos collègeus internistes et autres spécialistes d’organe.

VALIDATION DE L’ÉLASTOGRAPHIE IMPULSIONNELLE ULTRASONORE DANS L’HÉPATITE AUTOIMMUNE

Cette étude Allemande visait à évaluer la performance diagnostique de l’élastographie impulsionnelle ultrasonore (Fibroscan) chez les malades atteints d’hépatite auto-immune et de déterminer l’impact de l’activité de la maladie sur la précision diagnostique.

Une cohorte test de 34 malades et une cohorte de validation de 60 malades ont été inclus.

L’élasticité hépatique corrélait fortement avec la fibrose histologique. L’AUROC pour le diagnostic de cirrhose était de 0.95 avec un seuil à 16 kPa. Les performances du Fibroscan étaient altérées lorsque le Fibroscan était effectué dans les 3 mois suivant le début du traitement. Durant cette période, l’histologie corrélait avec le grade d’acivité mais pas avec le stade de fibrose.

L’inflammation a donc un impact majeur sur l’élasticité hépatique dans les premiers mois du traitement des hépatites auto-immunes.

CELLCEPT ET HÉPATITE AUTOIMMUNE: UNE ÉTUDE DE COHORTE

Dans le traitement d’entretien de l’hépatite auto-immune, peu de traitements ont fait la preuve de leur intérêt. Le niveau de preuve est faible et il existe un consensus pour proposer le recours à l’azathioprine, même si cette molécule est parfois mal tolérée, notamment d’un point de vue digestif et hématologique. Une étude grecque publiée il y a 5 ans dans Journal of Hepatology (Zachou et al. 2011) avait montré l’efficacité du mycophénolate mofétil (Cellcept) dans l’induction et le maintien de la rémission dans l’hépatite auto-immune. L’efficacité du mycophénolate mofétil était également observée par la même équipe en cas d’intolérance à l’azathioprine.

Le travail publié ce mois-ci dans Aliment Pharmacol Ther est une cohorte grecque multicentrique de 158 patients suivis entre 2000 et 2014. Les patients étaient traités par l’association de corticoïdes et de mycophénolate ou d’azathioprine. En cas de traitement par le mycophénolate, le taux de mise en rémission était plus élevé qu’en cas de traitement par azathioprine, ce qui pose la question de l’intérêt de cette molécule en première ligne, bien que ce ne soit actuellement pas le cas dans les recommandations internationales.

Les limites de l’étude sont discutées par les auteurs, notamment l’absence de randomisation et le suivi inhomogène entre les groupes de traitement. Une étude randomisée serait bien entendu de bon aloi…