INFECTIONS BACTÉRIENNES ET FONGIQUES CHEZ LES MALADES EN « ACUTE-ON-CHRONIC LIVER FAILURE » : CARACTÉRISTIQUES ET IMPACT PRONOSTIQUE

Cette nouvelle étude dérivée de la cohorte Européenne « CANONIC » a analysé les infections chez 407 patients avec « acute-on-chronic liver failure » (ACLF) et 235 malades avec cirrhose en décompensation aiguë.

Sans surprise, 37% des malades avec ACLF avaient une infection bactérienne au diagnostic d’ACLF, contre 25% des malades en décompensation aiguë (p<0.001). Ce qui est intéressant est que 46% des malades en ACLF et sans infection bactérienne au diagnostic d’ACLF développaient une infection bactérienne dans les 4 semaines qui suivaient, contre 18% des malades en décompensation aiguë (p<0.001). Les malades avec infection bactérienne avaient une survie moins bonne que les autres, à score d’ACLF similaire (survie à 90 jours de 49% vs 72.5%; p<0.001). Ces observations poussent les auteurs à poser la question d’une antibioprophylaxie systématique chez les malades en ACLF.

SYNDROME DE BUDD-CHIARI: UNE CAUSE RARE MAIS GRAVE D’INSUFFISANCE HÉPATIQUE AIGUË

La révélation aiguë, voire fulminante, du syndrome de Budd-Chiari reste rare et peu de séries sont disponibles. Ce travail rétrospectif multicentrique a évalué le pronostic des patients admis pour syndrome de Budd-Chiari avec insuffisance hépatique aiguë. Trente-neuf cas ont été analysés, la plupart (2/3) ayant un état prothrombotique mis en évidence. Le pronostic était mauvais avec une mortalité hospitalière de 60%. La transplantation hépatique a été proposée dans un tiers des cas et un tiers des patients ont bénéficié de la mise en place d’un TIPS. La gravité de cette pathologie et le recours à des procédures spécialisées (TIPS, transplantation) justifient le recours très rapide à un centre expert en cas de diagnostic de défaillance hépatique aiguë compliquant un syndrome de Budd-Chiari.

INFLAMMATION SYSTÉMIQUE DANS LA CIRRHOSE DÉCOMPENSÉE: ÉTUDE DU CONSORTIUM CLIF

De nombreux travaux ont souligné le rôle de l’inflammation systémique dans la cirrhose décompensée, notamment dans le cadre de l’ “ACLF” (acute on chronic liver failure). Même si cette entité est très hétérogène en termes de causes de dysfonction hépatique (réactivation virale B, hépatite alcoolique, infection…), il semble que le déterminant commun, indépendamment de la cause, soit l’inflammation systémique. Dans ce travail multicentrique, les auteurs se sont intéressés au profil inflammatoire systémique chez les patients présentant une “ACLF”. les paramètres inflammatoires étudiés étaient notamment la copeptine, l’activité rénine plasmatique et le statut rédox de l’albumine.

En cas d'”ACLF”, les marqueurs d’inflammation systémique et de dysfonction circulatoire étaient plus élevés que chez les patients ayant une décompensation hépatique aiguë sans “ACLF”, et nettement plus élevés que les sujets sains pris comme contrôles. Une corrélation forte était observée avec la sévérité de l’ACLF, le pronostic et la cause.

Ce nouveau travail confirme donc le rôle de l’inflammation systémique dans la dysfonction circulatoire de la cirrhose décompensée et émet l’hypothèse que cette inflammation soit l’élément déclenchant des complications systémiques de la cirrhose après un élément initial précipitant.