MÉTA-ANALYSE: PRONOSTIC DE LA FIBROSE HÉPATIQUE DANS LA NAFLD

Cette meta-analyse a regroupé les données de 5 études longitudinales (1495 patients, 17 452 patients-années).

La mortalité globale dans la NAFLD était significaitivement augmentée dès le stade de fibrose F1

La mortalité hépatique augmentait significativement à partir du stade de fibrose F2

18% de la mortalité globale était attribuable au foie chez les patients F2, 24% chez les patients F3, et 59% chez les patients F4.

NAFLD: MÉTAGÉNOMIQUE DU MICROBIOTE INTESTINAL ET MÉTABOLOMIQUE

Ce travail a inclu 86 patients américains avec une NAFLD prouvée histologiquement. Un séquençage de l’ensemble du génome du microbiote intestinal a été réalisé (whole-genome shotgut sequencing) et une analyse métabolomique a été effectuée sur le sérum d’un sous-groupe de 56 patients.

L’analyse du microbiote intestinal a permis de mettre au point une signature microbienne associée à la présence de la fibrose hépatique avancée (AUROC: 0.94). Les analyses métagénomiques et métabolomiques permettent de mettre en avant des hypothèses sur des nouveaux aspects physiopathologiques de la maladie, a confirmer dans d’autres séries de patients et par des études mécanistiques chez l’animal.

LA RÉCIDIVE DE LA NASH EST FRÉQUENTE APRÈS TRANSPLANTATION HÉPATIQUE

Le nombre de patients inscrits sur liste de transplantation hépatique pour cirrhose NASH ne cesse d’augmenter. Pourtant peu de données existent sur le devenir à long terme de ces patients après la transplantation. Cette étude américaine avait donc pour but d’évaluer la récidive de la NASH et la survie après transplantation pour cirrhose NASH. 103 patients ont été inclus avec un âge moyen de 55,9 ans et un IMC moyen de 31,4 au moment de la transplantation. La récidive de la maladie hépatique a été évaluée soit par biopsie hépatique soit par élastométrie. Parmi les 34 patients qui avaient eu une biopsie hépatique (après un délai médian de 47 mois après la transplantation), 88% avaient une récidive de NAFLD, 41,2% une récidive de NASH, 20,6% avaient une fibrose sévère. Parmi les 56 patients qui avaient eu une élastométrie hépatique (après un délai médian de 75 mois après la transplantation), 87,5% avaient une stéatose (définie par un CAP supérieur à 236dB/m), 42,9% n’avaient pas de fibrose, 30,4% avaient une fibrose F1-F2, 26,8% avaient une fibrose supérieure ou égale à F3 dont 5,4% une cirrhose (3 patients). La survie après transplantation était de 86% à 5 ans, 71% à 10 ans et 51% à 15 ans. La première cause de mortalité était le cancer, hépatique ou extra-hépatique (25%), ex-aequo avec les infections (25%), suivis par les évènements cardio-vasculaires (22%). 9% des décès étaient liés à la récidive de la cirrhose NASH, après un suivi moyen de 73 mois après la transplantation. Ces résultats montrent donc qu’après transplantation pour cirrhose NASH, la récidive de la NASH est fréquente, avec un risque de récidive de cirrhose pouvant conduire au décès.

TRAITEMENT DE L’HYPERTENSION PORTALE : DU SPORT ET UN RÉGIME !

Une étude prospective espagnole a étudié la variation du gradient de pression porto-cave chez 60 patients cirrhotiques ayant une hypertension portale hémodynamique définie par un gradient supérieur à 6 mmHg et inclus dans un programme de perte de poids incluant un régime hypocalorique et la pratique du sport pendant 4 mois. Le programme de perte de poids était associé à une diminution significative du gradient de pression (mesuré avant et après le début du programme) de plus de 10% dans 42% des cas. Une perte de poids de plus de 10% était associée à une diminution plus importante du gradient de pression.

En conclusion, la perte de poids par un régime et du sport entraine une diminution signification du gradient de pression chez les patients cirrhotiques. L’impact sur les complications cliniques de l’hypertension portale reste encore indéterminé.

L’ANALYSE DES BIOPSIES HÉPATIQUES DES PATIENTS OBÈSES LORS LA CHIRURGIE BARIATRIQUE PERMET DE MIEUX COMPRENDRE L’HISTOIRE NATURELLE DE LA NAFLD

Cette étude Française a inclus 798 patients avec obésité sévère traités par chirurgie bariatrique pendant laquelle une biopsie hépatique était réalisée de façon systématique. 619 patients (78%) avaient une NAFLD : 340 (43%) une stéatose et 279 (35%) une NASH dont 59 avec une fibrose avancée F3 ou F4 (7%). Les patients avec un foie normal étaient significativement plus jeunes que les patients avec NAFLD. Le pourcentage de masse grasse diminuait avec la sévérité de la maladie hépatique alors que le ratio masse grasse du tronc sur masse grasse des membres augmentait. En plus d’apporter des données épidémiologiques importantes, ces résultats suggèrent que la NAFLD résulte d’un déplacement du stockage de la masse grasse du tissu sous-cutané vers le tissu viscéral avec l’âge.

LA VITAMINE D POURRAIT PRÉVENIR LA NASH EN PRÉSERVANT LE MICROBIOTE INTESTINAL

Le syndrome métabolique et la NASH sont associés d’une part à un déficit en vitamine D et d’autre part à un microbiote intestinal altéré, appelé dysbiose. Dans ce travail, des chercheurs Chinois ont utilisé un modèle animal de NASH : la souris soumise à un régime riche en graisses et à un déficit en vitamine D. Dans ce modèle, les auteurs ont mis en évidence une dysbiose liée à la diminution des certaines protéines aux propriétés anti-bactériennes : les défensines. En traitant ces souris par l’administration d’une de ces défensines, les auteurs ont pu faire régresser la dysbiose et faire diminuer significativement l’insulinorésistance et la stéatose hépatique. Ces résultats suggèrent que la voie de signalisation de la vitamine D pourrait être le support de nouvelles pistes thérapeutiques dans la NASH.

A LA RECHERCHE DE BIOMARQUEURS POUR ÉVALUER LA SÉVÉRITÉ DE LA NAFLD

Cette étude a évalué 32 biomarqueurs plasmatiques “spécialisés” chez 648 patients NAFLD de la base de donnée américaine du NASH CRN.

Ces biomarqueurs ont été évalués pour le diagnostic de plusieurs cibles diagnostiques: présence d’une NASH, stéatose >33%, inflammation lobulaire grade 2-3, présence de ballooning, fibrose significative F2-4. Les biomarqueurs indépendamment associés à chaque cible diagnostique ont été identifiés par analyse multivariée ajustée sur les paramètres clinico-biologiques.

Pour la NASH, le seul biomarqueur indépendant était l’aPAI1 (activated plasmingen activartor inhibitor 1).

Pour la fibrose significative, 7 biomarqueurs ont été identifiés: IL-8, MCP-1, resistin, sIL-1R1, sIL-2Ra, TNFa, et IGFII.

Ces biomarqueurs pourront être utilisés pour améliorer les tests non-invasifs des lésions hépatiques de NAFLD.

AMÉLIORATION DE L’INTERPRÉTATION DU RÉSULTAT DU FIBROSCAN EN PRENNANT EN COMPTE LE CAP

Une étude récente a montré que la stéatose hépatique influençait la dureté hépatique mesurée par le Fibroscan (Petta, Hepatology 2015). Or, le Fibroscan permet maintenant d’évaluer le degré de statose hépatique grace au Controlled Attenuation parameter (CAP). Le CAP a l’avantage d’être déterminé dans le même temps que la mesure de la dureté hépatique et ces deux résultats sont disponibles simultanément lors de l’examen avec le Fibroscan.

Ce travail réalisé chez 324 patients NAFLD a montré que la prise en compte du résultat du CAP dans l’interprétation du résultat du Fibroscan permettait de réduire le taux de faux-positifs et d’améliorer la valeur prédictive positive. Un arbre décisionnel prennant en compte la dureté hépatique et le CAP est proposé dans l’article.