EURO 2016: LA FÊTE DU BALLON COMMENCE AUJOURD’HUI… MÊME POUR LA NAFLD ?

Cette méta-analyse incluant 11 études a cherché a évalué l’effet de la technique endoscopique du ballon intra-gastrique sur les paramètres biologiques hépatiques des patients NAFLD.

La mise en place d’un ballon intra-gastrique durant 6 mois était associée à une diminution moyenne du BMI de 5 kg/m2 (ou -12 kg), une réduction moyenne de 29% des ALAT, et une réduction moyenne de 27% de la GGT.

Dés études randomisées prennant comme endpoint les lésions histologiques manquent néanmoins pour valider l’efficacité de ce traitement endoscopique chez les patients NAFLD.

LA STÉATOSE HÉPATIQUE PRÉDIT LE RISQUE CARDIO-VASCULAIRE

Ce travail a inclus 5671 patients à risque vasculaire dans une cohorte longitudinale et 1872 patients avec au moins deux mesures de l’épaisseur intima-média de la carotide dans une cohorte longitudinale.

Dans la cohorte transversale, la stéatose hépatique (évaluée à l’aide du score sanguin FLI) était indépendamment liée à l’épaisseur intima-média de la carotide et au risque vasculaire évalué par l’équation de Framingham.

De façon intéressante, la stéatose mesurée à baseline prédisait la survenue des plaques carotidienne dans la cohorte longitudinale.

DIAGNOSTIC DE LA FIBROSE HÉPATIQUE DANS LA NAFLD À L’AIDE DE TESTS SIMPLES

Ce travail a évalué la performance de 7 tests sanguins calculés à partir de variables simples pour le diagnostic non-invasif de la fibrose hépatique chez 145 patients avec une NAFLD inclus dans un centre américain.
Les AUROC du FIB4 et du FibroMètreNAFLD étaient significativement supérieures à celle des autres tests. Par contre, le FibroMètreNAFLD était plus sensible que le FIB4. Inversement, le FIB4 étiat plus spécifique que le FIbroMètreNAFLD.

UN TEST DE NASH À PARTIR DE VARIABLES SIMPLES

Cette étude a inclus 405 patients avec une NAFLD prouvée histologiquement dans deux centres tertiaires américains. L’objectif était de développer un test pour le diagnostic non-invasif de NASH à partir de paramètres simples disponibles en pratique clinique.

6 variables identifées par l’analyse multivariée (BMI, HTA, diabète, ASAT, plaquettes, ferritine) ont été combinées dans un nouveau score, le NASH predictive score (NPS). Le NPS avait une AUROC à 0.81 pour le diagnostic non-invasif de NASH. En utilisant deux seuils diagnostiques, il était possible d’exclure la NASH avec 85% d’exactiture (NPS ≤35) et de l’affirmer avec 91% d’exactitude (NPS ≥79). 46% des patients avaient un diagnostic indétermine (35< NPS <79).

LES REGISTRES DE CANCER SOUS-ESTIMENT L’INCIDENCE DU CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE

Une équipe australienne a comparé dans la région de Melbourne l’incidence annuelle du carcinome hépatocellulaire (CHC) en utilisant le registre régional de cancer à déclaration obligatoire et en le comparant a une méthode multimodale comportant l’analyse des réunions de concertation pluridisciplinaire, des questionnaires envoyés aux médecins hépatogastroentérologues et l’analyse du codage des hôpitaux.  L’incidence annuel du carcinome hépatocellulaire était deux fois plus importante dans la stratégie multimodale (10.3 pour 100 000 habitants chez les hommes et 2.3 pour 100 000 habitants chez les femmes) que dans le registre de cancer régional (5.3 pour habitants chez les hommes et 1 pour 100 000 habitants chez les femmes, P< 0.0001). Cette différence pourrait être expliquée par le fait que le CHC est moins fréquemment diagnostiqué par l’histologie et donc probablement moins rapporté dans les registres de cancer.

Au total, cette étude suggère que les registres de cancer sous-estimeraient l’incidence annuelle du CHC.  Une validation dans d’autres pays utilisant d’autres registres est nécessaire.

UN SCORE POUR PRÉDIRE LA RÉGRESSION DE LA NASH APRÈS LA PERTE DE POIDS

Ce travail est une étude ancillaire de celle récemment publiée par Vilar-Gomes dans Gastroenterology en 2015 (PMID: 25865049) dans laquelle les auteurs ont évalué l’influence de l’ampleur de la perte de poids sur la régression des lésions histologiques de NAFLD.

Il s’agissait maintenant de développer et valider un score permettant de prédire la résolution de la NASH après la perte de poids. Un modèle incluant 5 variables (age, diabète de type 2, score NAS >= 5, % de perte de poids, et transaminases normale à la fin du suivi) permettait de prédire correctement la régression ou la persistance de la NASH chez 87% des patients avec 90% d’exactitude dans la population de validation.

LE DÉPISTAGE DE LA NASH CHEZ LES DIABÉTIQUES DE TYPE 2 : COÛT-EFFICACE?

Les guidelines AASLD 2012 ne recommandent pas le dépistage de la NASH chez les patients diabétiques.

Cette étude a utilisé un modèle de Markov pour modéliser et comparer une stratégie de dépistage de la NASH chez les diabétiques de type 2 (échographie hépatique, puis PBH si stéatose, puis traitement par pioglitazone si NASH) versus l’absence de dépistage.

Si l’objectif prennait en compte la qualité de vie, la stratégie de dépistage n’était pas coût-efficace comparé à l’absence de dépistage et ce en raison des effets secondaires de la pioglitazone.

Néanmoins, le dépistage de la NASH chez les diabétiques de type 2 pourrait devenir coût-efficace avec les nouveaux traitements de la NASH, s’ils sont plus efficaces et avec moins d’effets secondaires.