L’ANALYSE DES BIOPSIES HÉPATIQUES DES PATIENTS OBÈSES LORS LA CHIRURGIE BARIATRIQUE PERMET DE MIEUX COMPRENDRE L’HISTOIRE NATURELLE DE LA NAFLD

Cette étude Française a inclus 798 patients avec obésité sévère traités par chirurgie bariatrique pendant laquelle une biopsie hépatique était réalisée de façon systématique. 619 patients (78%) avaient une NAFLD : 340 (43%) une stéatose et 279 (35%) une NASH dont 59 avec une fibrose avancée F3 ou F4 (7%). Les patients avec un foie normal étaient significativement plus jeunes que les patients avec NAFLD. Le pourcentage de masse grasse diminuait avec la sévérité de la maladie hépatique alors que le ratio masse grasse du tronc sur masse grasse des membres augmentait. En plus d’apporter des données épidémiologiques importantes, ces résultats suggèrent que la NAFLD résulte d’un déplacement du stockage de la masse grasse du tissu sous-cutané vers le tissu viscéral avec l’âge.

LA VITAMINE D POURRAIT PRÉVENIR LA NASH EN PRÉSERVANT LE MICROBIOTE INTESTINAL

Le syndrome métabolique et la NASH sont associés d’une part à un déficit en vitamine D et d’autre part à un microbiote intestinal altéré, appelé dysbiose. Dans ce travail, des chercheurs Chinois ont utilisé un modèle animal de NASH : la souris soumise à un régime riche en graisses et à un déficit en vitamine D. Dans ce modèle, les auteurs ont mis en évidence une dysbiose liée à la diminution des certaines protéines aux propriétés anti-bactériennes : les défensines. En traitant ces souris par l’administration d’une de ces défensines, les auteurs ont pu faire régresser la dysbiose et faire diminuer significativement l’insulinorésistance et la stéatose hépatique. Ces résultats suggèrent que la voie de signalisation de la vitamine D pourrait être le support de nouvelles pistes thérapeutiques dans la NASH.

A LA RECHERCHE DE BIOMARQUEURS POUR ÉVALUER LA SÉVÉRITÉ DE LA NAFLD

Cette étude a évalué 32 biomarqueurs plasmatiques “spécialisés” chez 648 patients NAFLD de la base de donnée américaine du NASH CRN.

Ces biomarqueurs ont été évalués pour le diagnostic de plusieurs cibles diagnostiques: présence d’une NASH, stéatose >33%, inflammation lobulaire grade 2-3, présence de ballooning, fibrose significative F2-4. Les biomarqueurs indépendamment associés à chaque cible diagnostique ont été identifiés par analyse multivariée ajustée sur les paramètres clinico-biologiques.

Pour la NASH, le seul biomarqueur indépendant était l’aPAI1 (activated plasmingen activartor inhibitor 1).

Pour la fibrose significative, 7 biomarqueurs ont été identifiés: IL-8, MCP-1, resistin, sIL-1R1, sIL-2Ra, TNFa, et IGFII.

Ces biomarqueurs pourront être utilisés pour améliorer les tests non-invasifs des lésions hépatiques de NAFLD.

AMÉLIORATION DE L’INTERPRÉTATION DU RÉSULTAT DU FIBROSCAN EN PRENNANT EN COMPTE LE CAP

Une étude récente a montré que la stéatose hépatique influençait la dureté hépatique mesurée par le Fibroscan (Petta, Hepatology 2015). Or, le Fibroscan permet maintenant d’évaluer le degré de statose hépatique grace au Controlled Attenuation parameter (CAP). Le CAP a l’avantage d’être déterminé dans le même temps que la mesure de la dureté hépatique et ces deux résultats sont disponibles simultanément lors de l’examen avec le Fibroscan.

Ce travail réalisé chez 324 patients NAFLD a montré que la prise en compte du résultat du CAP dans l’interprétation du résultat du Fibroscan permettait de réduire le taux de faux-positifs et d’améliorer la valeur prédictive positive. Un arbre décisionnel prennant en compte la dureté hépatique et le CAP est proposé dans l’article.

RÔLE DES SAIGNÉES DANS L’HÉPATOSIDÉROSE DYSMÉTABOLIQUE

Une étude randomisée multicentrique ouverte de phase 3 française récemment publiée dans Hepatology a comparé les saignées associées aux règles hygiénodiététiques aux règles hygiénodiététiques seules chez 274 patients avec une surcharge hépatique en fer évaluée à l’IRM et ayant un syndrome métabolique. Les saignées n’étaient pas associées à une diminution significative de la glycémie à jeun (critère de jugement principal, P value=0.57), ni de la résistance insulinique, ni à une amélioration du bilan hépatique (critères de jugements secondaires). La prise de poids à la fin de l’étude était plus important dans le groupe « saignées » (+0.5 kg) comparés au groupe « contrôle » (-0.6 kg) et les saignées étaient associées à une asthénie plus importante.

En conclusion, les saignées n’améliorent pas la glycémies à jeun, ni l’insulinorésistance chez les patients avec une hépatosidérose dysmétabolique.

STÉATOPATHIE MÉTABOLIQUE CHEZ LES SUJETS NON OBÈSES : UNE REVUE

La constatation d’une stéatose échographique chez un patient non obèse adressé pour perturbations du bilan hépatique n’est pas un événement rare et pose de nombreuses questions diagnostiques et thérapeutiques. Cette revue décrit les éléments de physiopathologie, de déterminants de la stéatopathie métabolique chez les sujets non obèses et détaille les diagnostics (pas si rares) à évoquer.

ACIDES BILIAIRES ET STÉATOPATHIE MÉTABOLIQUE: UNE REVUE

L’essai FLINT a démontré que l’acide obéticholique était une piste particulièrement intéressante dans le traitement de la stéatohépatite non alcoolique. Les acides biliaires ont un rôle à différentes étapes de la progression de la stéatopathie métabolique (sensibilité à l’insuline, métabolisme des glucides, stockage des graisses…). Cette revue coordonnée par un grand nom de la pathologie biliaire (Michaël Trauner) fait le point sur les interactions entre acides biliaires et stéatopathie métabolique, fait le point sur les stratégies de traitement en cours et dégage les futures pistes thérapeutiques.

NASH CHEZ LES PATIENTS NON-OBÈSES

Une étude publiée dans Hepatology a comparé les caractéristiques cliniques et de l’histologie hépatique chez 72 patients non obèses ayant une NASH comparés à 235 patients obèses ayant une NASH. Les patients non obèses avaient moins de stéatose et de ballonisation hépatocytaire à la biopsie hépatique ainsi que moins de fibrose. Néanmoins le taux de fibrose sévère n’était pas significativement différent entre les deux groupes. Un taux de triglycérides élevé était associé à une activité inflammatoire plus importante à la biopsie chez les patients avec NASH sans obésité. Un taux élevé de créatinine était associé à une fibrose avancée chez les patients avec NASH sans obésité. La survenue de complications hépatiques et extrahépatiques n’était pas différente entre les deux groupes probablement du fait du faible nombre d’évènements.

L’HÉMOSTASE DES MALADES ATTEINTS DE STÉATOPATHIE MÉTABOLIQUE EST PRÉSERVÉE

La stéatopathie métabolique (NAFLD) est associée à un risque accru de thromboses. On ne sait cependant pas si ce surrisque est dû à un état d’hypercoagulabilité générale ou à des facteurs locaux ou mécaniques.

Cette étude Américano-Hollandaise a effectué une analyse détaillée de l’hémostase de 68 malades atteints de NAFLD (24 avec stéatose simple, 22 avec NASH, 22 avec cirrhose NASH), 30 témoins minces, 30 témoins avec surcharge pondérale (BMI>25kg/m2), et 15 malades avec cirrhose alcoolique.

Les marqueurs d’activation plaquettaire, la génération de thrombine et la thromboélastographie était similaires entre les malades avec NAFLD sans cirrhose et les témoins sains. Les éléments évocateurs d’un état plutôt prothrombotique (hypofibrinolyse et structure pro-thrombotique du caillot de fibrine) semblaient plus liés à l’obésité plus qu’à la maladie du foie.