DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL EN IRM ENTRE CHC ET CHOLANGIOCARCINOME

Bien que les critères non invasifs de diagnostic du carcinome hépatocellulaire (dits de Barcelone) aient été validés et recommandés largement, il est parfois difficile d’affirmer le diagnostic de carcinome hépatocellulaire chez le spatients porteurs d’une cirrhose. En particulier, les pièces opératoires de patients ayant bénéficié d’une résection d’une tumeur supposée être un carcinome hépatocellulaire montrent parfois la présence d’un cholangiocarcinome.

L’objet de cette étude “radiologique” était de comparer les données en IRM de 683 patients cirrhotiques ayant bénéficié d’une hépatectomie pour tumeur présumée être un carcinome hépatocellulaire.

Le comportement typique de rehaussement à la phase artérielle avec lavage de la lésion aux temps porte et tardif était certes observé chez 481 patients avec carcinome hépatocellulaire (sur 612 CHC) mais aussi chez 5 patients ayant un cholangiocarcinome (sur 71). De même, une stabilité dans le temps du produit de contraste était observée chez 26 patients avec cholangiocarcinome et 63 patients avec CHc. Enfin, un rehaussmeent progressif de la lésion était constaté chez 36 patients avec cholangiocarcinome et 23 patients avec CHC.

La distinction en IRM entre cholangiocarcinome et carcinome hépatocellulaire est donc difficilie et il faut garder présent à l’esprit le risque de cholangiocarcinome chez les patients cirrhotiques, même si le diagnostic de CHC est de loin le plus fréquent. Le rôle de la biopsie est donc central en cas de doute.

DIMINUTION DU RISQUE DE CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE, DE SURVENUE DE VARICES OESOPHAGIENNES ET DE DÉCOMPENSATION HÉPATIQUE APRÈS RÉPONSE VIRALE SOUTENUE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE CIRRHOSE VIRALE C

Une cohorte monocentrique italienne étude l’impact de la réponse virale soutenue (RVS) obtenue par la combinaison interferon pégylée-ribavirine sur le risque de complications hépatiques de la cirrhose virale C en fonction du stade de la cirrhose (stade 1 : pas de varices oesophagiennes, stade 2 : varices oesophagiennes de grade 1). La réponse virale soutenue était associée à une diminution du risque de survenue de varices oesophagiennes, de carcinome hépatocellulaire et de décompensation hépatique. De plus, la mortalité était diminuée après réponse virale soutenue.

Parmi les patients avec cirrhose de stade 1 (sans varices) et ayant une RVS, 12% des patients développent des varices pendant le suivi (toutes de grade 1, sans hémorragie) alors que parmi les patients avec cirrhose de stade 2 (avec varices de grade 1), 34% des patients développent des varices de grade 2 ou 3.

Parmi les patients avec cirrhose de stade 1 et de stade 2 l’incidence du CHC était de 0.7% par an et 0.9% par an respectivement après RVS.

Après RVS, parmi les patients avec cirrhose de stade 1, aucun patient n’a développé de décompensation hépatique alors que 19.5% des patients avec cirrhose de stade 2 ont développé une décompensation hépatique.

En conclusion, la réponse virale soutenue diminue le risque de complications liées à la cirrhose virale C et améliore la survie de ses patients. Cette diminution du risque paraît plus important chez les patients avec cirrhose de stade 1 sans varices oesophagiennes suggérant qu’un traitement antiviral précoce serait bénéfique.

CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE APRÈS RÉPONSE VIRALE SOUTENUE DANS L’HÉPATITE C CHRONIQUE

Cette étude se base sur une analyse de registre américain pour étudier la survenue du carcinome hépatocellulaire (CHC) chez 10738 patients avec une réponse virale soutenue (RVS) pour hépatite C chronique et chez 11290 patients sans RVS incluant des patients avec cirrhose (14%). L’incidence du CHC était de 0.327% par an dans le groupe RVS versus 1.32% dans le groupe sans RVS. Dans le groupe avec RVS, les facteurs de risque de survenue du CHC étaient la présence d’une cirrhose (adjusted HR=6.69; 95% CI, 4.32 – 10.35), d’un diabète (adjusted HR=1.88; 95%CI: 1.21 – 2.91), d’une hépatite C de génotype 3 (adjusted HR=1.62; 95% CI, 0.96 – 2.73), un âge plus avancé (and age 65+: 4.51; 1.96 – 10.40 vs. 45 – 54 years old) et l’origine hispanique (adjusted HR: 2.27; 95 CI%,1.07 – 4.80). Chez les patients cirrhotiques avec RVS l’incidence du CHC était de 1.39% par an.

Au total, la RVS est associée à une diminution du risque de CHC qui reste néanmoins présent chez les patients cirrhotiques et suggère de poursuivre le dépistage échographique du CHC chez ces patients.