Publication des articles de veille scientifique

DIMINUTION DE LA RÉPONSE VIRALE SOUTENUE CHEZ LES PATIENTS AVEC HÉPATITE C CHRONIQUE ET CHC

Cette étude monocentrique américaine a inclue 421 patients avec cirrhose virale C traités par antiviraux de nouvelle génération dont 33% avaient un antécédent de carcinome hépatocellulaire (CHC). 12% des patients sans ATCD de CHC avaient un échec du traitement antiviral comparés à 21% d’échec chez les patients avec ATCD de CHC (P=0.009). 43% des patients avec un CHC actif au moment du début du traitement antiviral avaient un échec du traitement antiviral. Un INR bas, des ASAT élevées, des plaquettes basses, l’ascite et un CHC actif au moment du traitement étaient associés à un risque plus élevé d’échec du traitement antiviral.

Au total, la présence d’un CHC actif au moment du traitement antiviral C serait associée à un risque plus élevé d’échec du traitement antiviral.

ETUDE RANDOMISÉE ÉVALUANT UNE STRATÉGIE DE PRÉVENTION DE LA RÉCIDIVE D’HÉMORRAGIE PAR RUPTURE DE VARICES GUIDÉE PAR LE GRADIENT DE PRESSIONS HÉPATIQUES

Cette étude prospective Espagnole a randomisé 170 malades ayant fait une rupture de varices en 2 groupes :

– 84 malades ont eu une stratégie guidée par le gradient de pressions hépatiques qui consistait à traiter par nadolol les répondeurs aiguës (baisse de plus de 20% du gradient de pressions hépatiques ou baisse au-dessous de 12 mm Hg, 20 minutes après injection IV de propranolol) et les non répondeurs aiguës par nadolol + nitrates. Deux à 4 semaines plus tard, un nouveau cathétérisme était effectué et les répondeurs chroniques restaient traités par nadolol +/- nitrates et les non répondeurs chroniques par nadolol + prazosine + ligature ;

– 86 malades ont été tous traités par nadolol + prazosine + ligature.

Les malades qui étaient dans le groupe guidé par le gradient de pressions hépatiques avaient significativement moins de récidive hémorragique (19% vs 31%) et une amélioration de la survie par rapport aux malades du groupe témoin.

ETUDE PROSPECTIVE DE L’UTILITÉ DE BIOMARQUEURS PLASMATIQUES POUR DIAGNOSTIQUER UNE HÉPATITE ALCOOLIQUE

Le diagnostic d’hépatite alcoolique nécessite une biopsie du foie par voie transjugulaire. Cette technique n’est cependant pas disponible dans tous les centres.

Cette étude prospective Franco-Espagnole a inclus 151 malades avec suspicion d’hépatite alcoolique : 83 malades dans une cohorte test, 68 dans une cohorte de validation. Onze biomarqueurs potentiels ont été testés. C’est la cytokératine 18 soluble (forme M65 ou M30) qui donnait les meilleurs résultats. Une hépatite alcoolique pouvait être écartée chez les malades ayant un taux de cytokératine 18 M65 < 614 U/L (valeur prédictive négative de 88%). A l’inverse, les malades ayant un taux de cytokératine 18 M65 > 2000 UI/L (valeur prédictive positive de 91%) étaient très à risque d’avoir une hépatite alcoolique. Chez les malades ayant des taux de cytokératine 18 M65 entre 641 et 2000 U/L (environ un tiers des malades), une biopsie restait indispensable.

LE GRADIENT DE PRESSION PORTE DOIT ÊTRE MESURÉ AU MOINS 24H APRÈS LA POSE D’UN TIPS

Cette étude rétrospective Barcelonaise incluant 155 malades a analysé la valeur pronostique du gradient de pression porte (différence entre la pression en veine porte et la pression en veine cave inférieure) après TIPS. Les auteurs ont observé que le gradient de pression porte mesuré immédiatement après la pose du TIPS n’est pas une évaluation correcte de ce que sera ce gradient 24h ou plus après la pose du TIPS.

En revanche, les valeurs du gradient de pression porte 24h après la pose du TIPS, chez un malade éveillé et hémodynamiquement stable, sont bien corrélées aux valeurs de ce gradient au long cours et prédisent bien les évènements cliniques (rupture de varices, ascite).

Il est donc recommandé de faire une mesure du gradient porte avant que le malade ne quitte l’hôpital après une pose de TIPS.

SCORE ALPHA-FOETOPROTÉINE ET PRÉDICTION DU RISQUE DE RÉCIDIVE DE CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE APRÈS TRANSPLANTATION HÉPATIQUE

Le score AFP combine le nombre de tumeurs, la taille des tumeurs et le taux d’alphafoetoprotéine pour prédire le risque de récidive tumorale après transplantation pour carcinome hépatocellulaire. Ce score développé en France est actuellement utilisé pour l’allocation des greffons hépatiques chez les patients en attente de transplantation hépatique pour carcinome hépatocellulaire. Cette étude a validé de manière externe ce score sur 574 patients cirrhotiques avec CHC traités par transplantation hépatique en Italie. Les patients avec un score AFP supérieur à 2 avaient un risque plus élevé de récidive tumorale (49%) comparé aux patients avec un score AFP inférieur ou égale à 2 (13%, P<0.001). En conclusion, le score AFP est validé de manière robuste pour prédire la récidive du carcinome hépatocellulaire après transplantation hépatique.

TRAITEMENT ANTIVIRAL B ET RISQUE DE CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE

Une étude asiatique a évalué le risque de survenue du carcinome hépatocellulaire chez 875 patients avec hépatite B traité par entecavir. Parmi ces 875 patients, après 4.5 ans de suivi, 85 patients ont développé un CHC. Un ADN viral B négatif persistant était observé dans 58.2% des cas alors que dans 47.8% une virémie restait positif soit se repositivait dans le suivi. Les patients avec une virémie positive dans le suivi sous traitement par entecavir avaient un risque plus élevé de développer un carcinome hépatocellulaire (HR=1.98 P=0.002) en particulier chez les patients cirrhotiques.

En conclusion, la persistance d’une charge virale positive, même de manière transitoire, sous traitement antiviral B est associée à un risque élevé de survenue de carcinome hépatocellulaire.

TRANSPLANTATION HÉPATIQUE POUR CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE

Cette revue de la littérature publiée dans Nature Review Gastroenterology and Hepatology fait le point sur les indications de la transplantation hépatique pour carcinome hépatocellulaire (CHC). Les auteurs discutent les indications étendues hors des critères de Milan pour CHC et les manières d’augmenter l’accès aux greffons hépatiques (donneur vivant, foie partagé, donneur à cœur arrêté).

TRAITEMENT DE L’HYPERTENSION PORTALE : DU SPORT ET UN RÉGIME !

Une étude prospective espagnole a étudié la variation du gradient de pression porto-cave chez 60 patients cirrhotiques ayant une hypertension portale hémodynamique définie par un gradient supérieur à 6 mmHg et inclus dans un programme de perte de poids incluant un régime hypocalorique et la pratique du sport pendant 4 mois. Le programme de perte de poids était associé à une diminution significative du gradient de pression (mesuré avant et après le début du programme) de plus de 10% dans 42% des cas. Une perte de poids de plus de 10% était associée à une diminution plus importante du gradient de pression.

En conclusion, la perte de poids par un régime et du sport entraine une diminution signification du gradient de pression chez les patients cirrhotiques. L’impact sur les complications cliniques de l’hypertension portale reste encore indéterminé.