RISQUES ET FACTEURS PRÉDICTIFS DE RUPTURE DE VARICES CHEZ LES MALADES ATTEINTS DE CIRRHOSE RECEVANT UNE PROPHYLAXIE PAR BÊTABLOQUANTS
L’efficacité des bêtabloquants dans la prévention du premier épisode hémorragique a été montrée dans des études randomisées. Cependant, il y a peu de données sur l’intérêt des bêtabloquants en vie réelle.
Cette étude rétrospective utilisant la base de données américaine de la « Veteran administration » a analysé une cohorte de 5775 malades atteints de cirrhose, sans antécédent d’hémorragie digestive, recevant du propranolol ou du nadolol entre 2008 et 2013.
12% de ces malades ont développé une hémorragie digestive dans les 12 mois suivant l’initiation des bêtabloquants. Plus de la moitié des malades recevaient moins de 40 mg/j de bêtabloquant, seuls 18% avaient eu une adaptation de leur dose de bêtabloquants et 10% avaient une réponse hémodynamique (définie par une fréquence cardiaque < 55/min ou pression artérielle systolique < 90 mm Hg). Les facteurs associés la survenue d’une hémorragie digestive étaient un âge jeune, la présence d’ascite, des comorbidités et un MELD plus élevé. A l’inverse, une dose de bêtabloquants supérieure à 60 mg/j, le fait d’avoir adapté les doses de diurétiques et la réponse hémodynamique étaient associées à un risque plus faible. Un suivi rapproché des malades atteints de cirrhose traités par bêtabloquants est donc nécessaire.