Publication des articles de veille scientifique

VOUS AVEZ BESOIN D’UN GREFFON? ALLEZ SUR FACEBOOK !

Dans les pays pratiquant la transplantation à partir de donneur vivant, le manque d’accès à un donneur limite la probabilité d’être transplanté. Une étude particulièrement “connectée” s’est intéressée à l’influence d’une application Facebook sur la probabilité d’être mis en contact avec un donneur. Les patients en attente de transplantation étaient invités à partager sur l’application leur ressenti de la maladie (patients candidats à une transplantation hépatique ou rénale). La population contrôle était constituée de patients historiques. Le nombre de “like” était variable selon les participants mais était de plus de 25 dans 20% des cas (voir répartition dans l’article). En comparant à la population appariée, le fait de bénéficier de l’application Facebook augmentait la probabilité d’être en contact avec un donneur de 6,6!

Et vous, quand est-ce que vous passez chez Sosh ?

RÔLE DES IGA ANTI-GP2 DANS LA CHOLANGITE SCLÉROSANTE

Contrairement à la cirrhose (cholangite) biliaire primitive où le taux d’anticorps anti-gp2010 a un rôle pronostique démontré, il n’y a actuellement pas de marqueur biologique permettant de prédire l’évolution de la cholangite sclérosante primitive. De nombreux auto-anticorps sont suceptibles d’être élevés dans cette pathologie mais aucun n’est vraiment recommandé pour le diagnostic ou le pronostic.

Les auto-anticorps pancréatiques, notamment les Ac anti-GP2, sont observés dans les maladies inflammatoires intestinales, même si leur dosage n’est pas recommandé en pratique clinique. Leur présence serait associée à une évolution vers des complications plus sévères. Cette étude multicentrique européenne (notamment allemande et norvégienne avec cohortes d’analyse et de validation) a cherché à définir l’intérêt des IgA anti-GP2 dans la CSP. Dans un travail initial, les auteurs avaient observé une fréquence plus importante des IgA anti-GP2 dans la CSP associée à la rectocolite hémorragique.

Les IgA anti-GP2 étaient élevées dans la CSP, mais également dans une population contrôle de patients ayant une maladie biliaire avancée (cholangiocarcinome ou cholangite sclérosante secondaire). Chez les patients ayant une CSP, la présence d’IgA anti-GP2 était associée à une moins bonne survie et à une incidence plus élevée du cholangiocarcinome. Cette augmentation était indépendante des facteurs de risque classiques d’évolution dans la CSP, tels que l’âge, la bilirubine ou la durée d’évolution. Il semble donc que les IgA soient un marqueur pronostique utile dans la CSP.

NASH CHEZ LES PATIENTS NON-OBÈSES

Une étude publiée dans Hepatology a comparé les caractéristiques cliniques et de l’histologie hépatique chez 72 patients non obèses ayant une NASH comparés à 235 patients obèses ayant une NASH. Les patients non obèses avaient moins de stéatose et de ballonisation hépatocytaire à la biopsie hépatique ainsi que moins de fibrose. Néanmoins le taux de fibrose sévère n’était pas significativement différent entre les deux groupes. Un taux de triglycérides élevé était associé à une activité inflammatoire plus importante à la biopsie chez les patients avec NASH sans obésité. Un taux élevé de créatinine était associé à une fibrose avancée chez les patients avec NASH sans obésité. La survenue de complications hépatiques et extrahépatiques n’était pas différente entre les deux groupes probablement du fait du faible nombre d’évènements.

RISQUE DE CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE APRÈS TRAITEMENT ANTIVIRAL C : LA CONTROVERSE CONTINUE

Une étude récente rétrospective espagnole a suggérée que le traitement antiviral de l’hépatite C sans interféron était associé à un risque plus élevé de récidive tumorale chez les patients avec cirrhose virale C déjà traité pour carcinome hépatocellulaire (CHC) (lien ici). Une étude française incluant trois cohortes multicentriques de l’ANRS a montré que le taux de récidive tumorale chez les patients avec un ATCD de CHC était de 10.6% chez 189 patients traités par antiviraux contre 18.7% chez 267 patients non traités (différence non significative).

Au total, cette étude ne retrouve pas de sur-risque de récidive tumorale après traitement antiviral C sans interferon chez les patients déjà traités pour CHC.

RISQUE DE TRANSMISSION DU VIRUS DE L’HÉPATITE E PAR LE LAIT DE VACHE ?

En Europe, l’hépatite E se transmet classiquement par la consommation de viande de porc. Une étude asiatique publiée dans Hepatology a retrouvée de l’hépatite E dans les selles de 37% des vaches examinées. Toutes les vaches ayant une infection par le virus de l’hépatite E avaient de l’hépatite E détectable dans leur lait. Le virus était semblable au virus de l’hépatite E de génotype 4 observé chez l’homme et chez le porc. Le lait des vaches était capable d’infecter des macaques par le virus de l’hépatite E suggérant la possibilité de contamination du virus de l’hépatite E par le lait de vache. La pasteurisation ne détruisait pas le virus de l’hépatite E alors que faire bouillir le lait à 100°C pendant 3 minutes permettait de détruire le virus.

Cette étude suggère que l’hépatite E pourrait se transmettre via le lait de vache. La preuve de ce type de transmission reste à démontrer chez l’homme.

LE TÉNOFOVIR DIMINUE LE RISQUE DE TRANSMISSION PÉRINATAL DE L’HÉPATITE B

Une étude randomisée chinoise publiée dans le New England Journal Of Medecine a comparée chez les patientes enceintes ayant une hépatite B chronique et une charge virale supérieure à 200 000 UI/ml un traitement par ténofovir au placebo. Le traitement était débuté à la 30ème semaines d’aménorrhée et continué jusqu’à 4 semaines après l’accouchement. Les enfants recevaient tous une sérovaccination à la naissance. 200 femmes enceintes ont été randomisées. Le tenofovir diminuait la charge virale en dessous de 200 000 UI/ML à la naissance chez 68% des patientes sous tenofovir contre 2% des patientes sous placebo (P<0.001). Le risque de transmission de l’hépatite B était significativement plus bas chez les patientes traitées par tenofovir (5%) comparées aux patientes traitées par placebo (18%, P=0.007). Le profil de tolérance pour la mère et l’enfant était bon. Au total, chez les patientes enceintes avec une hépatite B chronique et une PCR VHC > 200 000 UI/ml, un traitement par ténofovir diminue significativement la transmission périnatale du virus de l’hépatite B en association avec la sérovaccinsation.

L’HÉMOSTASE DES MALADES ATTEINTS DE STÉATOPATHIE MÉTABOLIQUE EST PRÉSERVÉE

La stéatopathie métabolique (NAFLD) est associée à un risque accru de thromboses. On ne sait cependant pas si ce surrisque est dû à un état d’hypercoagulabilité générale ou à des facteurs locaux ou mécaniques.

Cette étude Américano-Hollandaise a effectué une analyse détaillée de l’hémostase de 68 malades atteints de NAFLD (24 avec stéatose simple, 22 avec NASH, 22 avec cirrhose NASH), 30 témoins minces, 30 témoins avec surcharge pondérale (BMI>25kg/m2), et 15 malades avec cirrhose alcoolique.

Les marqueurs d’activation plaquettaire, la génération de thrombine et la thromboélastographie était similaires entre les malades avec NAFLD sans cirrhose et les témoins sains. Les éléments évocateurs d’un état plutôt prothrombotique (hypofibrinolyse et structure pro-thrombotique du caillot de fibrine) semblaient plus liés à l’obésité plus qu’à la maladie du foie.

LES STATINES RÉDUISENT LE RISQUE DE CIRRHOSE ET DE DÉCOMPENSATION DE CIRRHOSE CHEZ LES MALADES ATTEINTS D’HÉPATITE B CHRONIQUE : RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE DE COHORTE NATIONALE TAIWANAISE

Une cohorte de 298 761 malades atteints d’hépatite B issue d’une base de données nationale Taiwanaise allant de 1997 à 2009 a été analysée. 6543 malades prenant des statines ont été appariés sur un score de propension à autant de malades ne recevant pas de statines et suivis depuis la date de début des statines.

Après ajustement sur les risques compétitifs de mortalité, l’utilisation de statines diminuait significativement l’incidence cumulée de cirrhose (risque relatif 0.43), le risque de décompensation de cirrhose (risque relatif 0.47) en comparaison avec les malades sans statines. L’effet était plus marqué chez les malades prenant plus de 1 an de statines.

UNE ÉTUDE RANDOMISÉE CONTRÔLÉE MONTRE QU’UN TRAITEMENT PAR TESTOSTÉRONE AUGMENTE LA MASSE MUSCULAIRE CHEZ LES HOMMES AVEC CIRRHOSE AYANT DES TAUX BAS DE TESTOSTÉRONE

Des taux bas de testostérone et une sarcopénie sont fréquents chez les hommes atteints de cirrhose et sont associés à une mortalité accrue. Cette étude randomisée contrôlée effectuée en Australie a inclus 101 patients avec cirrhose et des taux bas de testostérone : 50 dans le groupe testostérone undécanoate intramusculaire (injecté à 0, 6, 18, 30 et 42 semaines) et 51 dans le groupe placébo. Le critère de jugement était la composition du corps évaluée par absorptiomètrie à rayons X.

Après 1 an de traitement, les malades traités par testostérone avaient une masse maigre des membres significativement plus élevée que les malades traités par placébo. La masse maigre de tout le corps était aussi plus élevée et la masse grasse réduite. La masse osseuse augmentait aussi de même que l’hémoglobinémie. La différence de mortalité n’était pas significative (16% vs. 25%) mais méritera des études avec des effectifs plus importants.