L’objectif de la prise en charge d’un patient atteint d’une cirrhose est de prévenir et traiter les principales complications :
hémorragie,
ascite,
encéphalopathie, cancer du foie et
insuffisance hépatique.
Pendant longtemps, la cirrhose a été considérée comme un état irréversible. En fait, si l’agression du foie s’arrête suffisamment longtemps, la fibrose du foie peut lentement régresser, le fonctionnement du foie s’améliorer et les risques de complications diminuer.
La mesure la plus efficace pour lutter contre la cirrhose est de stopper l’agent responsable lorsqu’il est connu :
- Alcool et tabac : arrêt total ; prise en charge spécialisée addictologique conseillée
- Virus : traitement anti-viraux
- Surpoids et syndrome métabolique : contrôle du syndrome métabolique (poids, tension artérielle, diabète…) par des conseils nutritionnels et, une activité physique régulière.
- Médicament : éviter l‘auto-médication et certains médicaments (paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens, aspirine, œstrogènes, somnifères et neuroleptiques, certains antibiotiques…) ; prendre l’avis de son médecin traitant pour tout nouveau traitement.
- Traitement adapté à une maladie chronique du foie après avis médical spécialisé.
Le risque hémorragique peut être prévenu en cas de grosses varices œsophagiennes ou de l’estomac par la prise à vie d’un médicament (bétabloquant) ou par un traitement endoscopique (ligature élastique).
La cirrhose diminue les défenses de l’organisme contre les agents infectieux. Il faut donc prévenir les infections et les traiter rapidement et de manière adaptée :
- vaccinations : grippe, pneumocoque, hépatite virale A et B (notamment en cas de voyage),
- hygiène dentaire, hygiène cutanée
- éviter les coquillages durant les mois d’été
En cas d’infection, un traitement antibiotique doit toujours être rapidement discuté.
En cas d’ascite et d’œdèmes des jambes, un traitement diurétique pourra aider à plus uriner et évacuer la surcharge en eau. Des ponctions réalisées dans l’abdomen peuvent également être réalisées pour évacuer le liquide si besoin.
L’encéphalopathie hépatique peut être traitée ou prévenue par la prise de médicaments qui décontaminent l’intestin. La conduite automobile est fortement déconseillée en cas d’encéphalopathie.
En cas de cirrhose très évoluée avec une espérance de vie faible, la transplantation hépatique (greffe de foie) reste le seul traitement possible. Toutefois, ce traitement n’est habituellement pas envisagé après 70 ans et chez les patients non abstinents pour l’alcool.