L’hépatite auto-immune est une maladie inflammatoire chronique du foie. Auto-immune indique que le système immunitaire de la personne s’attaque à une partie de son corps, dans ce cas précis son propre foie. Chez la majorité des patients, l’hépatite auto-immune évolue par poussées d’intensité variable, alternant avec des périodes de rémission.

La maladie en chiffres

La prévalence est estimée à 1 pour 100 000 habitants, elle est plus fréquente chez la femme. Il existe une forme observée surtout chez l’enfant (type 2) et une forme principalement diagnostiquée à l’âge l’adulte (type 1). Son mécanisme exact n’est pas encore connu. Il semble que certains types de globules blancs agressent les cellules du foie qu’elles prennent pour des substances étrangères. Les lésions qui en résultent constituent l’hépatite chronique, et sont assez comparables à celles provoquées par les virus de l’hépatite B et de l’hépatite C. Généralement on ne considère pas l’hépatite auto-immune comme une maladie héréditaire, cependant une prédisposition aux maladies immunitaires est observée dans certaines familles. Les enfants et la fratrie de patients atteints d’une hépatite auto-immune ont un risque légèrement plus élevé de développer des maladies immunitaires, de la thyroïde, du foie, ou encore des articulations.

Pourquoi et comment se développe-t-elle ?

Beaucoup de patients ne présentent aucun symptôme, la maladie étant révélée par des tests sanguins de routine, qui montrent une élévation du taux de certains enzymes (ALAT et ASAT) fabriqués par le foie. Certaines personnes se plaignent de fatigue, de somnolence, ou de douleurs variées dans les muscles ou les articulations. Plus rarement, un ictère (jaunisse) constitue le premier symptôme.

Comme la plupart des hépatites chroniques, l’évolution en l’absence de traitement peut se faire vers la cirrhose.

Comment peut-on me la diagnostiquer ?

Les prises de sang montreront presque toujours l’augmentation des enzymes ALAT et ASAT fabriqués par le foie. De plus, d’autres tests sanguins révéleront la présence d’anticorps dirigés contre certains constituants des cellules, comme les anticorps anti muscle lisse ou anti antinucléaires.

VRAI/FAUX : Il n’est plus nécessaire de pratiquer une biopsie du foie en cas d’hépatite !

Faux !

Si cela est le plus souvent vrai dans le cas de l’hépatite virale C par exemple, la biopsie du foie reste souvent très utile, parfois indispensable dans d’autres maladies du foie, comme l’hépatite auto-immune, où elle est souvent proposée par le médecin, qui en a besoin pour la certitude diagnostique et certaines décisions thérapeutiques importantes.

La biopsie consiste à faire une ponction du foie à l’aiguille, après anesthésie locale le plus souvent, pour retirer un échantillon de tissu hépatique et en faire l’analyse précise. Le risque de saignement est minime, et l’inconfort de cette technique est généralement bien toléré par la majorité des patients.

Comment puis-je me soigner ?

Certains patients, chez qui la maladie est très légère ou inactive, peuvent être simplement surveillés, sans traitement. Lorsqu’un traitement médicamenteux est nécessaire, les corticostéroïdes sont le traitement de choix. Les corticostéroïdes, comme la prednisolone, sont des anti-inflammatoires puissants qui réduiront l’inflammation du foie, avec efficacité dans la majorité des cas. Le médecin peut parfois prescrire d’autres traitements, notamment d’entretien, tels que l’azathioprine, soit avec, soit à la place des corticostéroïdes.
Tous ces traitements peuvent avoir des effets secondaires nécessitant des précautions avant et pendant le traitement.
La majorité des patients ont en effet besoin d’un traitement (habituellement l’azathioprine) pour maintenir la rémission après la diminution de l’inflammation initiale par les corticostéroïdes. À cause de l’intensité variable de la maladie, même avec un traitement d’entretien, certaines personnes peuvent présenter des poussées inflammatoires de la maladie, ces récidives étant habituellement traitées de nouveau avec des corticostéroïdes. Il est prouvé que ces traitements retardent ou préviennent la progression vers la cirrhose.
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