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Même si l’hépatite E régresse en général spontanément, un portage chronique à long-terme du virus est possible chez certains patients immunodéprimés, c’est-à-dire souffrant d’une insuffisance des défenses immunitaires de l’organisme.
Les chiffres de l’OMS indiquent que 20 millions de personnes seraient exposées au virus, que 3,3 millions d’entre elles auraient une infection aigüe symptomatique et sévère, et que de l’ordre de 60 000 personnes pourraient en mourir chaque année. Si le taux de mortalité est faible en général, il peut être très élevé chez des personnes immunodéprimées (transplantées sous immunosuppresseurs, personnes traitées pour un cancer, ou infectées par le VIH par exemple).
En France, les infections aigües restent assez peu fréquentes en général (200 à 300 cas par an), avec cependant des régions (Corse, Midi-Pyrénées), où existent des traditions culinaires spécifiques, particulièrement touchées. Mais son incidence est croissante ; c’est pourquoi les organismes gouvernementaux et non gouvernementaux restent vigilants et préconisent de faire attention dans les zones à risques.
Même si l’hépatite E régresse en général spontanément, un portage chronique à long-terme du virus est possible chez certains patients immunodéprimés, c’est-à-dire souffrant d’une insuffisance des défenses immunitaires de l’organisme.
Une autre voie de contamination est la consommation de viandes (ou produits dérivés) mal cuites. Ce mode de transmission est prépondérant dans certains pays développés où la transmission par eaux contaminées est moins probable. En France, la consommation de charcuterie de sanglier ou de cochon sauvage est un mode de contamination très fréquent. L’utilisation de foies d’animaux pour la confection de charcuterie ou préparation non cuite en particulier, revêt un risque très important. C’est pourquoi ces produits sont contre-indiqués à la consommation chez la femme enceinte.
Il existe plusieurs génotypes/souches du virus (1 à 4). Certains génotypes circulent essentiellement dans les populations humaines (génotypes 1 et 2), alors que d’autres (3 et 4) infectent des animaux domestiques ou sauvages (porcs, cochons sauvages, sangliers, cervidés…). La transmission à l’homme par consommation de ces animaux est possible. D’où la nécessité de bien faire cuire les produits carnés à risque ou d’éviter tout simplement leur consommation en cas de risque majeur.
Un vaccin a bien été développé et homologué en Chine en 2011-12. Mais ce vaccin n’est pas encore commercialisé en France. La vaccination contre le VHE, en particulier avant un voyage vers des zones à risque, serait intéressante ; c’est pourquoi le développement d’un vaccin efficace contre le VHE est un besoin médical important. À ce titre l’OMS a déclaré que la charge de morbidité imputable à l’hépatite E rendait le développement d’un vaccin contre le VHE coût-efficace. La difficulté de développer un tel vaccin réside dans la variabilité génétique du virus.
En effet, les infections par VHE des femmes enceintes, en particulier au 3e trimestre de leur grossesse, peuvent avoir des conséquences dramatiques pouvant aller jusqu’au décès du fœtus et de la mère, à la suite d’une hépatite fulminante.
Dans le cas d’une infection dite fulminante, les fonctions du foie sont compromises et cela peut nécessiter une transplantation hépatique en urgence pour éviter le décès. Ce caractère fulminant est assez rare dans l’absolu, mais plus fréquent chez les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes, avec une mortalité décrite dans certains pays pouvant aller jusqu’à 20% chez ces dernières en cas d’infection au dernier trimestre de la grossesse.
S’agissant des infections chroniques, qui sont très rares pour l’hépatique E, rappelons-le, il est possible qu’elles soient associés à des affections hépatiques de type inflammation chronique, fibrose, voir même cirrhose. Plus récemment, des troubles neurologiques ont également été associés à l’infection par le VHE.
En effet, un ictère peut être dû à d’autres causes qu’une infection virale. Un ictère est associé à une accumulation de bilirubine et est de manière générale dû à une insuffisance hépatocellulaire/hépatique. En effet, la bilirubine (pigment de la bile qui peut s’accumuler et déclencher une jaunisse) est détoxifiée au niveau du foie, et ne peut plus l’être quand le foie ne fonctionne plus. Si des infections virales peuvent donner lieu à un ictère, des maladies auto-immunes, des intoxications médicamenteuses, ou des cancers peuvent aussi être à son origine. En cas d’ictère, il faut consulter très rapidement son médecin.
Il n’y a pas en France de dépistage systématique du virus de l’hépatite E comme cela peut être le cas pour le VIH, VHC, ou VHB chez les personnes à risques.
Une seule molécule antivirale a pour le moment été utilisée chez l’homme avec un certain succès. Il s’agit de la Ribavirine, qui a permis chez certaines personnes, ayant des infections chroniques, de se débarrasser du virus. Son efficacité n’étant cependant pas parfaite, d’autres molécules sont à l’étude.