Faux !
La rire n’engendre pas de jaunisse ! On peut avoir une peur bleue, être rouge de confusion, avoir une colère noire etc… On attribuait autrefois à la mauvaise bile la dépression, d’où le terme de mélancolie (mélan : noir, et chole : bile)…
La vésicule biliaire, branchée en dérivation, n’est qu’un lieu de stockage de la bile entre les repas. Au moment du repas, la vésicule se contracte, le petit muscle de la paroi du duodenum qui ferme la voie biliaire entre les repas (le sphincter d’Oddi) s’ouvre, et la bile peut aller se mélanger avec les aliments et le suc pancréatique (qui sort par le même orifice, la papille duodénale).
La bilirubine est transformée par les bactéries intestinales en stercobiline (pigment brun), qui colore les selles en marron. En cas de défaut d’excrétion de la bilirubine conjuguée, celle-ci reflue dans le sang puis passe dans les urines qu’elle colore en marron foncé. Les selles deviennent alors décolorées.
La rire n’engendre pas de jaunisse ! On peut avoir une peur bleue, être rouge de confusion, avoir une colère noire etc… On attribuait autrefois à la mauvaise bile la dépression, d’où le terme de mélancolie (mélan : noir, et chole : bile)…
Jaunisse à bilirubine non conjuguée (les selles ne sont pas décolorées) qui peut-elle même être due à 2 mécanismes :
Les causes d’hémolyse sont très nombreuses, dues à des anomalies de la membrane des globules rouges souvent congénitales (« corpusculaires ») ou à une destruction de globules rouges normaux (extracorpusculaires).
Une maladie génétique très rare et grave, la maladie de Crigler-Najjar, est quant à elle due à un déficit total ou quasi-total de l’enzyme.
Chez le nouveau-né, l’ictère « physiologique », maximal au 4ème jour de vie, favorisé par la prématurité, est lié au manque partiel et transitoire de la même enzyme. L’élévation de la bilirubinémie non conjuguée n’est que rarement importante, surtout en cas d’hémolyse associée (due par exemple à une incompatibilité Rhésus fœto-maternelle). Lorsque l’augmentation de la bilirubine est très importante, la bilirubine libre qui passe dans le cerveau peut causer des dégâts irréversibles (« ictère nucléaire »). La bilirubinémie doit donc être étroitement surveillée pour déterminer le traitement approprié (simple surveillance, exposition à la lumière bleue [« photothérapie »] qui détruit la bilirubine présente dans la peau, voire échanges plasmatiques ou exsanguinotransfusion).
Jaunisse à bilirubine conjuguée, presque toujours due à une cholestase. Les urines sont foncées, les selles décolorées, et il peut y avoir des démangeaisons (« prurit »).
L’augmentation de la bilirubine conjuguée peut être liée à 2 mécanismes :
Chez le nourrisson, la persistance d’un ictère au-delà d’une semaine, conjuguée à une décoloration des selles, fait douter du diagnostic d’ictère physiologique et découvrir que la jaunisse est à bilirubine conjuguée.
Les causes sont différentes de celles de l’adulte : l’atrésie (obstruction) congénitale des voies biliaires, des infections sévères, des maladies métaboliques et génétiques multiples.
Il faut consulter en urgence dans 2 situations :
Les causes de cholestase extra hépatique sont dominées par :
Les causes de cholestase intrahépatique sont nombreuses :
Les symptômes associés à la jaunisse (douleurs biliaires, démangeaisons, fièvre, troubles de la conscience, diminution de l’appétit et du poids, symptômes extra hépatiques) peuvent alerter le médecin qui pourra poursuivre les recherches de signes de maladie chronique du foie, de douleurs provoquées, de tumeur abdominale ou ganglionnaire palpable ou d’autre anomalie. Une prise de sang est nécessaire (principalement numération globulaire, taux de prothrombine, dosage des enzymes hépatique : transaminases, phosphatases alcalines, gamma-GT), avec un dosage de la CRP pour mesurer l’inflammation. Dans un second temps on peut avoir à rechercher la présence de marqueurs sanguins des virus des hépatites, de microbes dans le sang ou d’examens plus spécialisés.
En cas de suspicion d’ictère cholestatique (dû à la diminution de sécrétion biliaire), une échographie est toujours nécessaire pour rechercher des signes de maladie chronique du foie, des tumeurs notamment, ou une dilatation des voies biliaires au-dessus d’un obstacle (constante en cas de tumeur, elle peut manquer en cas de calcul). Lorsqu’on arrive à une forte suspicion d’obstacle sur la voie biliaire principale, plusieurs examens sont envisageables :
La stratégie du traitement des obstacles doit presque toujours être discutée entre médecin, radiologue et chirurgien.
Il ne faut pas se forcer à jeûner pour la même raison.