La consommation excessive d’alcool est la première cause de cirrhose du foie en France et en Europe. La cirrhose peut entraîner des complications mortelles comme une hémorragie digestive, une insuffisance de fonctionnement ou un cancer du foie. L’alcool est aussi un facteur favorisant la survenue d’autres maladies digestives (cancer de l’œsophage, pancréatite aiguë, cancer du côlon, etc.) et non digestives (cancer du sein, hypertension artérielle, troubles neurologiques, etc.). La consommation excessive d’alcool est aussi un facteur aggravant d’autres maladies du foie comme l’hépatite C ou les conséquences hépatiques du diabète et de l’obésité.
Il est très difficile de définir un seuil de consommation quotidienne d’alcool qui est totalement sûr, c’est-à-dire qui n’entraîne aucun risque de développer une cirrhose. Si un tel seuil existe, il est probablement bas, c’est-à-dire de l’ordre de deux verres par jour. Le risque de maladie du foie est également augmenté si on souffre de surpoids ou d’obésité, d’un diabète, d’une hépatite virale chronique, etc. Il est recommandé d’éviter la consommation quotidienne d’alcool et de ne pas en consommer plus de 3 verres à chaque occasion afin de limiter les risques.
Le volume de boisson alcoolisée consommé est généralement inversement proportionnel au degré d’alcool. Par conséquent, la quantité d’alcool ingérée est la même que l’on consomme 25 cl de bière, 12 cl de vin ou 4 cl de whisky (on parle généralement d’unités d’alcool qui correspondent au nombre de verres standard consommés). Il n’y a pas d’argument scientifique fort pour penser qu’une boisson alcoolisée serait plus néfaste qu’une autre, notamment au niveau du foie.
On estime qu’environ 12.000 personnes décèdent chaque année de cirrhose du foie en France dont la moitié en raison d’une consommation excessive d’alcool. La consommation d’alcool en France a beaucoup diminué depuis cinquante ans, notamment en ce qui concerne la consommation de vin. Alors que la consommation globale d’alcool a baissé, de nouveaux comportements se développent, notamment le « binge drinking ». Cette pratique consiste à boire « trop et trop vite » et concerne en particulier les étudiants. Bien que les conséquences à long terme ne soient pas encore bien connues, le risque d’accident de la route, de suicide, de relations sexuelles non consenties, etc. est bien réel.
Bien que des symptômes de dépendance puissent être observés chez les patients qui consomment de grandes quantités d’alcool, beaucoup de Français consomment trop mais ne sont pas dépendants, c’est-à-dire qu’ils peuvent « se passer de la consommation d’alcool ». Mais attention ! Il faut être très prudent car beaucoup de Français ont tendance à minimiser leur consommation et à considérer que « celui qui boit trop, c’est l’autre », pour paraphraser une campagne d’information qui a été diffusée il y a quelques années à la télévision.
Les conséquences de l’alcool sur le foie n’entraînent le plus souvent aucun symptôme, et c’est bien le problème ! En effet, quand les symptômes apparaissent (jaunisse, œdèmes des chevilles, ascite c’est-à-dire apparition de liquide dans le ventre, etc.), c’est le plus souvent le signe d’une cirrhose déjà avancée.
Une simple prise de sang permet de mettre en évidence facilement une souffrance du foie causée par une consommation excessive d’alcool. Ce test simple permet ensuite de prescrire des examens plus poussés comme une échographie du foie. Un nouvel examen totalement indolore et rapide (Fibroscan®) permet d’apprécier la dureté du foie. Au-delà d’un certain seuil, cet examen permet de diagnostiquer une cirrhose même si le patient ne ressent aucun symptôme. Parfois, une biopsie du foie est nécessaire mais c’est assez rare.
En l’absence de cirrhose, l’arrêt de la consommation d’alcool permet une amélioration rapide de ses conséquences sur le foie. Cet arrêt de l’alcool peut être grandement facilité par une consultation auprès d’un médecin spécialisé en alcoologie, mais ce n’est pas obligatoire. Parfois, certains médicaments d’aide à l’arrêt de l’alcool ou à la réduction de la consommation peuvent être prescrits avec de bons résultats.
Quand la cirrhose est présente, le foie ne peut pas se régénérer aussi facilement que sans cirrhose. Néanmoins, l’arrêt de l’alcool et un traitement des complications de la cirrhose peuvent, dans certains cas, permettre de mener une vie normale sans aucune autre restriction. Parfois, l’état de fonctionnement du foie est très mauvais et ne s’améliore pas malgré l’arrêt de la consommation d’alcool et on peut se poser la question de la transplantation.
La cirrhose du foie causée par la consommation d’alcool est la première cause de transplantation (greffe du foie) en France. La transplantation sauve plusieurs centaines de vies tous les ans. Pour avoir accès à une transplantation, un patient qui souffre d’une cirrhose du foie causée par l’alcool doit avoir arrêté la consommation depuis plusieurs mois (il n’y a pas de délai formel mais on attend souvent 4 à 6 mois). Cette pratique est très encadrée avec une équipe d’alcoologie et de transplantation hépatique. La transplantation ne s’adresse qu’à une minorité de patients souffrant d’une cirrhose causée par l’alcool.
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