Ces deux pratiques, utilisées par environ 10 % de la population en 2010, représentent un risque de transmission des virus des hépatites B et hépatite C (en plus des infections par des bactéries). Les règles de pratiques professionnelles ont été publiées dans un décret en 2008 et précisent les mesures nécessaires et obligatoires pour éviter les risques liés à ces deux gestes.
Le tatouage consiste à introduire de l’encre colorée dans la peau afin de créer un motif. Pour cela, le tatoueur commence par dessiner le motif avec les couleurs souhaitées à la surface de la peau. Dans un 2° temps, avec un dermographe, appareil muni d’une aiguille, il va introduire les pigments déposés en surface à l’intérieur de l’épiderme à 1 ou 2 mm de profondeur. Cela concerne également le maquillage permanent.
Le piercing ou perçage corporel consiste à former un orifice traversant la peau ou la muqueuse et à le maintenir ouvert afin qu’il soit définitif après la cicatrisation.
La contamination des virus des hépatites peut se faire par l’intermédiaire du sang présent sur les aiguilles mais aussi sur le reste du matériel s’il n’est pas à usage unique ou correctement décontaminé, par contact avec des surfaces qui n’ont pas été nettoyées entre 2 clients, par l’utilisation de la même encre ou des mêmes récipients la contenant, ou encore par la personne pratiquant ce geste.
Il faut utiliser au maximum du matériel à usage unique ou au minimum du matériel stérilisé ou désinfecté selon sa nature, effectuer le nettoyage des mains par lavage ou friction hydro-alcoolique, le port de gants à usage unique, la désinfection de la peau ou de la muqueuse du client, l’entretien des locaux et une organisation adaptée. Par exemple, le piercing par pistolet perce-oreille nécessite l’utilisation d’un dispositif d’effraction cutanée stérile (dont le bijou de pose et son support). L’encre utilisée pour un tatouage doit aussi être utilisée pour un seul client, soit en monodose, soit dans des cupules à usage unique qui sont remplies sans que le bord de la bouteille touche le bord de la cupule ; il ne faut pas que de l’encre serve à deux clients différents.
La réglementation rend obligatoire la déclaration des établissements de tatouages et de piercing à la préfecture du département du lieu d’exercice, excepté les personnes réalisant le perçage par pistolet perce-oreille au niveau du pavillon de l‘oreille et des ailes du nez, uniquement. Une formation du personnel (minimale de 21 heures) aux règles d’hygiène est obligatoire avec remise d’une attestation de formation. La vaccination contre le virus de l’hépatite B leur est fortement recommandée.
Le conseil des experts : au moindre doute, n’hésitez pas, faites-vous dépister !
